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December 21, 2024

Chiens et chats face au coronavirus

Depuis plus de trois mois, le monde entier vit au rythme de l’avancée de ce nouveau virus venu de Chine. Apparu au mois de décembre 2019 à Wuhan, dans la province du Hubei, le Covid-19, simplement appelé coronavirus, ne cesse de gagner du terrain, et aujourd’hui, pas un seul continent n’est épargné. Alors que le bilan comptable ne cesse de grimper, de nombreuses questions restent en suspens et plusieurs pays ont déjà pris des mesures drastiques pour tenter d’enrayer une pandémie qui semble pourtant inévitable.

Qu’est-ce que le coronavirus ?

Parler de coronavirus, au singulier, est en réalité inexact, car il n’existe pas un seul type de coronavirus, mais plusieurs. Les coronavirus sont un groupe de virus s’attaquant aux voies respiratoires. Dans leur forme la plus bénigne, ils sont à l’origine de rhume. Certains coronavirus se sont avérés cependant plus mortels, comme ce fut le cas du SRAS, en 2003, dont l’épidémie a provoqué la mort d’un moins de 700 personnes, principalement en Asie.

Le cas du Covid-19

Le coronavirus apparu en Chine en décembre 2019, le Covid-19, a fait ses premières victimes dans le marché de Huanan, à Wuhan. L’origine du virus est encore assez mal connue, même si l’ensemble de la communauté scientifique semble s’accorder à dire qu’il serait apparu après l’ingestion de viande exotique – pangolin, chauve-souris, serpent…

Si les symptômes restent modérés chez la grande majorité des malades, ils peuvent dégénérer chez les patients à risque, comme les personnes âgées, les malades chroniques ou les personnes immuno-déprimés. En revanche, les enfants semblent relativement épargnés. À l’heure actuelle, le taux de mortalité se situe autour des 3 à 4 %.

La période d’incubation est de quatre à quatorze jours, plus certainement quatre à sept jours. La maladie s’accompagne de fièvre, de toux et de fatigue, ainsi que par un essoufflement, même au repos.

La propagation

Les autorités chinoises ont tenté, dans un premier temps, de contenir le virus en imposant des quarantaines strictes aux ville les plus touchées, mais le Covid-19 a rapidement touché les pays voisins de l’Empire du Milieu, notamment le Japon et la Corée. C’est d’ailleurs celle-ci qui a vu son taux de personnes infectées grimper en flèche après la diffusion du virus dans la population par les membres d’une secte évangélique, l’Église Shincheonji.

Plusieurs cas de Covid-19 sont ensuite apparus un peu partout dans le monde, avant de s’implanter durablement en Europe, en Italie. Aujourd’hui, la France est elle aussi touchée de plein fouet, avec plus de 3000 cas recensés à l’heure de la rédaction de cet article.

La prévention

Des vaccins ont été mis en place assez rapidement, mais l'ensemble de la population n'est pas encore vacciné. Le meilleur moyen de s’en prémunir reste de suivre de simples conseils d’hygiène : bien se laver les mains après chaque sortie, ne pas se toucher le visage, tenir ses distances avec les autres personnes, éviter de se serrer la main.

En cas de suspicion de coronavirus, il est conseillé de rester chez soi afin d’éviter la propagation du virus et de prévenir les autorités compétentes. Le port du masque est utile pour les personnes infectées, afin de limiter les risques de contamination d’autres personnes.

Le coronavirus, dangereux pour les animaux ?

Comme pour les humains, certains types de coronavirus touchent les chats et les chiens. C’est par exemple le cas de la péritonite infectieuse féline, communément appelée PIF, du coryza ou de la toux du chenil chez le chien.

Une transmission de l’animal à l’humain ?

Il n’existe aucune preuve scientifique d’une contamination d’animaux domestiques par le Covid-19, et encore moins de transmission directe de la maladie de l’animal vers l’homme. L’OMS n’a recensé aucun cas de transmission du chien ou du chat vers l’homme. Le cas de ce chien, à Hong Kong, testé positif, n’était qu’une fausse alerte : c’est son maître qui avait déposé sur lui des traces de coronavirus et non l’inverse.

Selon le docteur Thierry Bedossa, si un humain contaminé peut faire entrer le covid-19 dans l’organisme de son chat ou de son chien, l’animal ne sera pourtant pas touché et ne développera pas la maladie. Il sera simplement porteur. Cela ne signifie pas pour autant qu’il pourra transmettre le virus à son tour, via sa salive, par exemple.

En revanche, il est tout à fait possible que des gouttelettes de salive d’une personne infectée atterrissent sur le pelage du chien ou du chat. Le problème n’est pas l’animal en lui-même, mais le maître malade. Il est impératif de bien se laver les mains après avoir caressé le chat ou le chien d’une personne soupçonnée d’être porteuse du Covid-19.

Pourquoi les animaux ne sont-ils pas touchés par le Covid-19 ?

Pour le moment, les scientifiques n’ont pas la réponse à cette question. Comme pour tout virus, le Covid-19 s’attaque à des hôtes dans lesquels il est capable de se développer et de survivre. Toutes les maladies du chien ou du chat ne touchent pas l’homme, et inversement.

Comment faire pour empêcher mon chat ou mon chien d’être porteur involontaire du virus ?

Vous pouvez laver votre animal de compagnie si vous le soupçonnez d’être entré en contact avec une personne malade. Utilisez un shampoing antiseptique, laissez bien agir, moussez et rincez.

Évitez le contact avec des personnes malades pour plus de sécurité. Si vous-même n’êtes pas malade, vous n’avez aucune raison de vous priver d’embrasser ou de caresser votre chien, à condition, bien sûr, qu’il n’ait pas été en contact avec une personne contaminée !

Ne sombrez pas dans la psychose

L’épidémie de coronavirus n’est pas à prendre à la légère, mais il ne sert à rien de tomber dans la psychose en ce qui concerne nos animaux de compagnie. En Australie, certains maîtres paniqués ont même demandé l’euthanasie de leurs animaux par crainte qu’ils leur transmettent la maladie. D’autres, comme en Chine, ont tout simplement choisi d’abandonner leurs chats ou leurs chiens.

Il faut pourtant savoir raison garder. Les animaux domestiques ne sont pas vecteurs de transmission.

Votre animal peut attraper un type de coronavirus, mais il ne s’agira pas du Covid-19. Si votre chien ou votre chat vous semble malade, emmenez-le chez le vétérinaire.

Doit-on mettre un masque à son chien ou son chat ?

Tout d’abord, félicitation si vous y arrivez sans que votre animal ne proteste ! Mais mettre un masque à son chien ou à son chat est totalement inutile. Gardez ces masques pour vous.

Puis-je sortir mon chien ?

Pour le moment, la France n’a ordonné aucune quarantaine sévère, comme cela peut être le cas en Italie ou en Chine. Vous pouvez donc sortir votre chien. La contamination par le virus se fait avec la proximité d’une personne infectée, via des gouttelettes de salive. Promener votre chien, surtout dans des coins peu fréquentés, ne vous exposera donc pas à la maladie. Pensez cependant à bien vous laver les mains à chaque retour de promenade.

Que faire si je suis malade ?

Si vous êtes malade et que votre cas ne nécessite pas une hospitalisation, vous serez confiné chez vous. Dans le cas des chats, ce confinement ne posera pas particulièrement de problème – attention cependant si votre chat a l’habitude de sortir. Il ne faudrait pas qu’il contamine d’autres personnes s’il porte des traces de virus sur lui.

La situation est en revanche plus problématique pour les chiens qui ont besoin de sortir pour se dépenser et faire leurs besoins. Si vous le pouvez, demandez à quelqu’un de prendre soin de votre chien à votre place, en lui demandant de prendre les précautions nécessaires : port d’un masque, port de gants jetables si possible, lavage des mains…. Conseillez-lui de ne pas caresser votre chien et de ne pas se toucher le visage pour éviter toute transmission.

Si aucune personne de votre entourage ne peut vous dépanner, sortez avec un masque pour éviter d’infecter une autre personne et privilégiez les endroits peu fréquentés. Il faut limiter au maximum les interactions avec les autres.

Peut-on craindre une vague d’abandons massifs ?

Les animaux n’étant pas transmetteurs de la maladie, il est fort peu probable que cela arrive en France. En Chine, certains chiens ou chats ont été abandonnés non pas par la volonté de leurs maîtres, mais simplement parce que leurs propriétaires n’ont pas pu retourner chez eux une fois le dispositif très strict de quarantaine mis en place.

Abandonner son animal de compagnie par crainte qu’il transmette le Covid-19 serait avant tout un acte d’ignorance et de cruauté. Les chiens et les chats ne présentent aucun risque pour les humains.

Il faut éviter toute psychose qui pourrait amener à des situations dramatiques et désigner des boucs-émissaires.

3 précautions supplémentaires à prendre pour les chiens

Même si vous sortez votre chien seul, vous devez conserver en tête l’idée de bien respecter les gestes barrières destinés à limiter la propagation du virus. Vous devez prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas vous exposer au virus. Voici quelques conseils pratiques indispensables.

Tenez votre chien en laisse

La plupart des villes possèdent des arrêtés ordonnant la tenue des chiens en laisse, mais en ces temps difficiles, il est d’autant plus important de les respecter. En effet, en gardant votre chien à proximité, vous êtes ainsi certain qu’il n’entre en contact avec personne d’autre que vous.

Il en va de même à la campagne, même s’il peut être tentant de laisser son chien vagabonder librement dans les champs ou en forêt. Cette attitude somme toute anodine en temps normal pourrait cependant avoir des conséquences plus graves que vous ne le pensez.

Ne laissez personne caresser votre chien

Les chiens ne peuvent pas directement nous transmettre le virus. En revanche, ils peuvent en être des vecteurs indirects s’ils entrent en contact avec une personne infectée. En effet, si un malade caresse votre animal, il peut déposer des traces de virus dans ses poils. Vous risquez alors de vous-même de contracter le virus en passant les doigts dans la fourrure de votre chien. Il est donc absolument capital de respecter la distanciation sociale, y compris avec votre compagnon à quatre pattes.

Par la même occasion, cela vous évitera également d’approcher d’autres personnes. Si vous croisez des amis ou des connaissances, ne vous arrêtez pas pour leur parler, ne les saluez pas et ne leur serrez pas la main. Si vous le faites malgré tout, ne touchez pas votre chien avant d’être rentré chez vous et de vous être correctement lavé les mains.

Dans le doute, lavez votre chien

Si malgré vos précautions, quelqu’un a caressé votre chien, vous pouvez, en rentrant, laver votre toutou avec de l’eau et du savon doux ou du shampoing pour chien. Évitez le savon ou le shampoing pour humain, qui peuvent s’avérer trop agressifs pour la peau de nos compagnons à quatre pattes.

Et surtout, n’utilisez jamais de gel hydroalcoolique, ou toute autre substance contenant de l’alcool, pour nettoyer votre animal. Vous risqueriez de lui brûler la peau. Votre chien pourrait aussi se lécher et se brûler l’intérieur de la bouche ou la langue, nécessitant alors une intervention vétérinaire. Les cliniques vétérinaires sont à l’heure actuelle fermées, sauf en cas d’urgence. Pensez à la sécurité de votre animal et ne commettez pas d’imprudence par excès de zèle. Ne lavez pas non plus trop régulièrement votre chien pour ne pas lui provoquer des problèmes de peau. Tout est une question de mesure.

Une fois rentré chez vous, vous pouvez également désinfecter le collier ou la poignée de la laisse de votre animal. Dans tous les cas, ne vous touchez pas le visage avant d’être à la maison et lavez vous bien les mains avec du savon. En promenade, vous pouvez emmener avec vous une petite bouteille de gel hydroalcoolique, à utiliser en cas d’urgence si vous touchez par exemple une poubelle pour jeter les déjections de votre animal.

La responsabilité humaine dans la pandémie de Covid-19

Aujourd’hui, il n’est plus possible de nier la responsabilité humaine, à tous les niveaux, dans la propagation du Covid-19 dans le monde entier. Imprudence, inconscience, minimisation du danger… tous ces facteurs ont fortement contribué à la transmission de la maladie. Mais il ne faut pas oublier celui qui est à l’origine de tout : la consommation d’une viande contaminée à Wuhan (Chine), devenu épicentre d’une des crises sanitaires les plus importantes de ce début de siècle.

Genèse d’une nouvelle zoonose

Si la preuve n’est pas encore absolue, un grand nombre de scientifiques s’accordent à dire que le « réservoir » du Covid-19 a été le pangolin, petit mammifère en voie de disparition, mais dont la viande est très appréciée et consommée en Chine. Le coronavirus est ainsi passé du corps animal au corps humain : on peut affirmer avec certitude qu’il s’agit bel et bien d’une zoonose, infection transmissible des animaux aux hommes.

Est-ce un cas rare ? Une anomalie ? Hélas, pas du tout. Romain Espinosa, chercheur en économie au CNRS, CREM, et auteur d’une tribune dans le Monde, cosignée par Nicolas Gaidet, chercheur en écologie animale au Cirad, UPR Green, et Nicolas Treich, de la Toulouse School of Economics et Inrae, explique qu’à l’heure actuelle, 60 % des maladies infectieuses sont des zoonoses.

Mais l’Histoire compte déjà son lot de zoonoses. La grippe espagnole, en son temps, avait pour origines les oiseaux. Entre 50 et 100 millions de personnes avaient péri entre 1918 et 1919. Mais l’on peut remonter encore plus loin dans le temps : comment ne pas évoquer les terribles épidémies de peste noire qui ont décimé l’Europe et marqué durablement l’imaginaire collectif ? Le coupable d’une des maladies les plus meurtrières de l’humanité ? De simples puces.

Plus proches de nous, doit-on évoquer le VIH, qui aurait pour origine la consommation de viande de singe, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le SRAS, ou encore la grippe aviaire ?

Un point commun se dégage de ces dernières maladies : elles découlent d’une consommation de viande infectée.

Le rôle de l’homme dans l’émergence des zoonoses

Indirectement, notre mode de consommation, qui implique, pour survivre, l’élevage intensif, joue un rôle dans l’émergence de ces maladies transmissibles aux humains. Les chercheurs expliquent :

“En effet, l’alimentation carnée nécessite davantage de surfaces agricoles qu’une alimentation végétale, si bien qu’elle contribue à la déforestation et réduit ainsi la surface disponible pour les espèces sauvages. Par la chasse et la transformation des habitats naturels, les humains et leur cheptel viennent au contact des animaux sauvages et de leur cortège d’agents pathogènes.”

L’élevage intensif, de par sa promiscuité, favorise la propagation de la maladie parmi les animaux. La grippe porcine amène ainsi l’abattage de millions d’animaux chaque année. Même chose pour la grippe aviaire. Des abattages préventifs ont même lieu à intervalles réguliers. Les importations et exportations favorisent aussi le voyage des épidémies, qui se mettent alors à toucher le monde entier.

Le schéma est similaire, par ailleurs, à ce que l’on a pu constater pour le coronavirus. Des individus infectés en Chine ont ramené le virus chez eux, avant de participer à la propagation de la maladie.

Remettre en question le système

Pour l’heure, les efforts se concentrent surtout sur la lutte contre le Covid-19, qui fait chaque jour des milliers de morts dans le monde. Mais il ne faut pas non plus attendre que la maladie soit vaincue, que le vaccin soit commercialisé, pour s’interroger sur la viabilité du système.

Le coronavirus n’est pas une anomalie de l’espace-temps. Si les modes de consommation restent les mêmes, si aucune prise de conscience ne s’effectue, une nouvelle maladie du même type verra le jour, quelque part dans le monde. Ce n’est pas une hypothèse, mais une certitude. L’histoire nous l’a déjà montré par le passé.

Plutôt que d’abattre les animaux à titre préventif tout en préservant le modèle d’élevage intensif qui favorise pourtant l’apparition de ce type de maladie, il serait plus juste et éthique de s’attaquer à l’élevage intensif lui-même.

Pour Romain Espinosa, la prévention des zoonoses passe par la combinaison de la santé humaine, mais aussi de la santé animale. En tête des mesures : la préservation des habitats naturels, la réduction de l’élevage, l’arrêt de la commercialisation de la viande d’animaux sauvages. Il prône également la végétalisation de l’alimentation, avec une réduction de la consommation de viande.

Malheureusement, ce dernier point semble difficile à mettre en œuvre à l’échelle mondiale. Il en va de même de la consommation de viande exotique, très bien implantée dans certaines cultures, où elle est même valorisée. C’est notamment le cas de la Chine, où l’achat de viande exotique est perçu comme un marqueur de statut social.

Le monde doit tirer des leçons de cette pandémie dramatique, mais reste à savoir s’il est prêt à le faire. Dans le cas contraire, nous nous exposons tous à un retour, un jour ou l’autre, d’une maladie qui mettra à nouveau de nombreux pays à genoux.

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