Quels sont les facteurs de risques d’une dilatation-torsion d’estomac ?
Si on sait comment réagir en cas de SDTE et qu'on a une idée assez claire des facteurs de risques, les causes précises ne sont pas identifiées à ce jour.
Des facteurs propres à chaque chien :
L’âge
Les données de la littérature sont homogènes à ce sujet : le SDTE peut se déclarer à tout âge, mais apparaît le plus souvent sur des individus d’âge moyen à avancé (plus de 7 ans surtout). L’étude de Glickman et al. a montré que le risque de développer un SDTE augmente avec l’âge, dès 3 ans chez les grandes races (Glickman LT, Glickman NW et al., 2000).
Cette constatation s’expliquerait par le fait qu’avec l’âge, les ligaments suspenseurs de l’estomac se distendraient, ce qui faciliterait un volvulus (cas d'obstruction mécanique au transit intestinal) (Hall JA, Willer RL, Seim HB et al., 1995).
La race
Les races de chien considérées traditionnellement comme les plus prédisposées sont le Dogue allemand, l’Irish wolfhound, le Terre-Neuve, le Saint-Bernard ainsi que le Berger allemand, le Setter irlandais, l’Akita Inu, le Boxer, le Setter gordon, le Colley, le Basset Hound et le caniche moyen. De nombreux cas sont aussi recensés pour le Bouvier Bernois.
Ce sont essentiellement les races de chiens pourvues d'un thorax profond et étroit, car elles ont une relation anatomique entre l’estomac et l’œsophage modifiée (donc une moindre capacité pour évacuer les gaz digestifs).
Il faut aussi retenir que les chiens de pure race ont 2,5 fois plus de chance de développer un SDTE, par rapport aux chien croisés.
La génétique
Plusieurs études tendent à montrer qu’un chien de race grande à géante et pure, dont le thorax est profond et étroit, et dont au moins un membre direct (frère ou sœur, descendance, parent) a développé un SDTE, a plus de risques d’être touché par un SDTE que les autres (Burrows C et Ignaszewski L, 1990; Glickman LT, Glickman NW et al., 2000; Fossum TW, Hedlund CS, Hulse DA et al., 2002; Broome CJ et Walsch VP, 2003). L’effet « lignée » est donc très important.
Le caractère
Le stress serait un facteur de risque avéré : une étude a démontré que le caractère « heureux » ou
« insouciant » d’un chien est un facteur significativement protecteur, alors qu’un caractère agressif est associé à un risque plus élevé de SDTE chez les chiens de grande race (Glickman LT, Glickman NW et Schellenberg DB, 1997; Glickman LT, Glickman NW, Schellenberg DB et al., 2000). Le stress modifierait la motilité gastro-intestinale, en particulier lors d’épisodes de stress émotionnel (Glickman LT, Glickman NW et al., 1997), et pourrait agir comme un facteur déclenchant.
Des infections / maladies
Des pathologies et maladies du chien telles qu’un iléus, un traumatisme, des désordres de motilité gastrique ou des vomissements voire une MICI seraient des facteurs contribuant à l’installation d’un SDTE (Fossum TW, Hedlund CS et al., 2002).
Des facteurs propres à l’alimentation et au mode de vie du chien :
Alimentation / prise de boisson
Les études de facteurs de risques alimentaires restent contradictoires à ce jour, notamment en ce qui concerne la fréquence des repas quotidiens et la vitesse d’ingestion. En effet, certaines études ont mis en évidence un risque concernant les chiens qui mangent vite et qui disposent d’un repas dans la journée, uniquement à base d’aliments secs (Glickman LT, Glickman NW et al., 1997; Ellwood CM, 1998). Selon une autre étude de Glickman et al., le fait de surélever la nourriture, de restreindre l’accès à l’eau avant et après le repas semble augmenter le risque de SDTE.
D’autres études au contraire affirment que la fréquence des repas et la vitesse d’ingestion ne sont pas des facteurs de risque significatifs, mais que le risque augmente si l’aliment contient uniquement des particules de moins de 30 mm de diamètre (Theyse LFH,Van De Brome WE et Van Sluijs FJ, 1998).
Plus la quantité ingérée d’un seul coup est grande, plus le risque de SDTE augmente et ce quel que soit le nombre de repas par jour.