La digestion du chien

Comprendre le mécanisme de digestion de son chien permet de mieux choisir les croquettes qui composent son alimentation et mieux prévenir les désagréments digestifs. La physiologie digestive fonctionne essentiellement grâce à deux principaux types de mécanismes : le transit (grâce auquel les aliments peuvent avancer dans le tube digestif) et les sécrétions digestives (qui vont permettre la digestion des aliments). Explications.

L'appareil digestif du chien : c’est quoi ?

Le système digestif permet chez le chien comme chez l’être humain de transformer les aliments ingérés en éléments que notre corps pourra utiliser pour fonctionner et se renouveler. Pour faire simple, il est donc composé :

  • de l’appareil digestif (cavité buccale, pharynx, œsophage, estomac, de l’intestin grêle constitué du duodénum, du jéjunum, iléon, gros intestin constitué du cæcum, du rectum, du côlon et de l’anus),
  • d'organes qui jouent une fonction essentielle dans la digestion notamment : le foie et le pancréas.

Chez les chiens, les aliments restent dans l’estomac entre 4 et 10 h : celui-ci sert de réservoir, avant de passer rapidement vers l’intestin grêle (45 min à 1h) pour finir dans le côlon.

Enfin, selon la race de chien, l'individu et ses besoins, repas et donc digestion ne se passeront pas de la même manière! Il faut bien connaître son chien pour bien connaître ses besoins alimentaires uniques.

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Une digestion en plusieurs étapes chez le chien

La digestion du chien se fait en plusieurs étapes, chacune se passant dans un organe différent avec des sucs différents qui y travaillent.

Le rôle de la salive

La salive est un liquide incolore, inodore et insipide, résultant de la sécrétion des glandes salivaires.

Elle a un rôle essentiellement mécanique, puisqu'elle va « lubrifier » le bol alimentaire et permettre à celui-ci de glisser plus facilement jusqu’à l’estomac du chien.

Contrairement aux humains ou aux bovins, par exemple, les chiens ne sécrètent pas d'amylase salivaire, une enzyme qui rend l'amidon et le glycogène assimilables.

Le rôle de l'estomac

Contrairement à l'oesophage qui n'assure qu'une fonction de transport, il s’agit d’un organe essentiel dans les étapes de la digestion : réservoir digestif, il prépare les aliments à leur passage vers l'intestin grêle.

C'est une sorte de grosse machine à laver qui va stocker, brasser et mélanger les aliments ingérés par le chien pour en faire une mélasse contenant plus de 50 % d’eau : le chyme. Durant ce processus, le suc gastrique, sécrété par des muqueuses qui tapissent l'estomac, est particulièrement important.

Composé d'acide chlorhydrique, d'eau et d'enzymes comme la pepsine, il enrobe les aliments déglutis et neutralise certaines bactéries alimentaires. C'est lui qui va dissoudre les aliments pour en faire de très petites particules qui formeront le chyme, et c'est lui qui permettra en premier l'assimilation (ou hydrolase en langage scientifique) des protéines.

C'est par ailleurs l'acidité du pH de cet organe (qui peut être proche de 1, ce qui en fait l'organe le plus acide du corps) qui permet de créer l'environnement favorable à toute cette phase digestive.

Le suc gastrique : 4 missions pour une digestion réussie

Il va activer la pepsine, qui va permettre l’élimination des protéines.

  • Il va les dégrader sous une forme digestible (la protéolyse).
  • Il signale lorsque le chyme est prêt à quitter l'estomac pour rejoindre l'intestin grêle et poursuivre la digestion. Tant qu'il ne sera pas à un pH suffisamment acide, le chyme restera dans l’estomac, qui sert aussi de réservoir. Une fois le bon pH atteint, la valve de l’extrémité inférieure de l’estomac, le sphincter du Pylore, s'ouvre et libère le chyme dans l’intestin grêle. Le niveau de pH du chyme qui entre dans l’intestin grêle va lui-même déclencher la libération d’enzymes pancréatiques (pour la suite du processus digestif) et de bicarbonate de sodium (pour éviter que le chyme ne brûle l’intestin grêle).
  • Il limite enfin la croissance des micro-organismes qui pénètrent dans le corps avec l’alimentation, ce qui prévient et limite les infections.

Pour qu’il digère bien, l’estomac du chien doit secréter la bonne quantité d’acide au bon moment :

→ S'il y a production d'acide alors que l’organe est vide, cela va irriter la muqueuse et peut même pénétrer dans la partie supérieur de l’intestin grêle (le duodénum) et le dissoudre en partie. C'est ainsi que se forment les ulcères. Il peut aussi remonter l’œsophage et provoquer des reflux et des brûlures.

→ S'il y a sous-production d’acide alors que l’estomac est plein, par exemple en cas de stress - qui ralentit voire arrête la digestion, cela peut entraîner sensations de nausée et diarrhée pour votre chien.

Quand la production d’acide chlorhydrique est trop faible (par exemple, si la ration donnée est trop faible en protéines), le système digestif peut arrêter de fonctionner. Les différents messages ne sont pas envoyés à d’autres organes du corps du chien, et certains mécanismes ne sont pas enclenchés, ce qui peut entraîner de nombreux problèmes. L’organisme va préférer garder le chyme jusqu’à ce qu’il atteigne un niveau de pH correct.

Par conséquent, le chyme va rester plus longtemps dans l’estomac, ce qui ralentit l’élimination de la nourriture sans pour autant que les nutriments soient bien décomposés. Cela peut entraîner douleurs, lourdeurs voire brûlures causées par des irritations. C'est bien le manque d’acidité qui cause des brûlures : l’estomac demeure quand même très acide, ce qui irrite la muqueuse gastrique en laissant la nourriture trop longtemps avant de la faire descendre vers l’intestin grêle.

Globalement, l'évacuation du chyme sera plus rapide avec une ration riche en eau, un repas de taille raisonnable et à bonne température.

Le rôle de l'intestin grêle

Cet organe, très court chez le chien alors qu'il peut atteindre 7 mètres chez l'Homme, ne représente que 15 % du système digestif de nos chiens : pourtant il est le pilier central de la digestion.

Il se décompose en trois parties : le duodénum, le jéjunum et l’iléon. Ces trois parties sont repliées sur elles-mêmes et recouvertes de villosités trop petites pour que nous puissions les voir à l’œil nu. Mais leur configuration unique leur permet d’absorber le maximum de nutriments dans le moins d’espace possible.

Il reçoit le chyme et donc les ingrédients réduits en particules de 2mm en moyenne. Ceux-ci vont être dégradés en nutriments au niveau principalement du duodénum puis assimilés au niveau du jéjunum et de l’iléon sous forme de protéines (acides aminés) de lipides (acides gras et monoglycérides), de glucides (sucres) et de minéraux et vitamines par l’organisme. Et tout ceci pour nos amis carnivores sur une durée très courte : 45 min à 1h seulement.

Le système digestif du chien

L'assimilation dans l'intestin grêle du chien

Le processus d'assimilation des nutriments par l'organisme s'opère dans cet organe. Il aide à digérer :

  • Les protéines : le processus est initié dans l'estomac par l'action de la pepsine et se poursuit grâce à l'action des enzymes pancréatiques et intestinales.
  • Les lipides : cela se fait grâce à l'action combinée des sels biliaires (venus du foie) et des enzymes pancréatiques
  • Les glucides : cela se fait par l'action de l'amylase pancréatique.
  • Les vitamines sont également assimilées par le biais des enzymes des parois intestinales.

Le saviez vous ?

Le système digestif du chien a une meilleure capacité de dégradation, de transport et d'absorption de l'amidon que celui du chat ou même du loup. C’est l’une des raisons qui font que le chat est plus « carnivore » au sens « strict » que le chien, souvent qualifié « d’opportuniste ».

Le rôle du pancréas et du foie

Ces deux organes situés dans une zone stratégique du tube digestif ont chacun un rôle capital dans le fonctionnement de la digestion et de l'équilibre de l'organisme en général.

Le pancréas régule la digestion et les niveaux de glucose

Un organe vital pour l’évacuation des aliments mais aussi pour la bonne régulation du glucose dans le sang. Lorsque le chyme arrive dans le duodénum, celui-ci libère des médiateurs qui entraînent la sécrétion du suc pancréatique. Le pancréas complète donc l'action de l'estomac et produit le suc pancréatique, un liquide incolore, inodore, visqueux et à pH neutre voire basique compris entre 7,1 à 8,2. Ce suc contient toutes les enzymes nécessaires à la dégradation protéique, celle des lipides et même des glucides sous certaines conditions et dans des quantités limitées.

La quantité de suc pancréatique sécrétée est quasi nulle en dehors des repas et n'apparaît que quelques minutes seulement après le début d'un repas.

Le foie

Dans chaque villosité intestinale, les molécules assimilées alimentent un minuscule vaisseau sanguin. Et tous ces vaisseaux de l’intestin grêle convergent ensuite pour passer par le foie du chien. C'est l'organe qui a pour mission de détecter la présence de substances nocives dans la nourriture avant que celle-ci n’aille rejoindre le coeur et les organes. Une fois nettoyée la nourriture peut alors continuer son chemin.

La sécrétion biliaire est sécrétée par le foie de façon assez continue et uniforme. Elle a un rôle important notamment dans l’élimination des graisses.

Quand les capacités de digestion de l’intestin grêle sont dépassées, les glucides et les protéines non digérées continuent leur chemin et se retrouvent dans le gros intestin.

Le rôle du gros intestin

Cet organe, constitué du côlon et du rectum, est composé d’un écosystème unique à chaque individu, fragile, qui prospère plus ou moins en fonction des conditions. Chez le chien, il est plus important, et représente autour de 20 % de l’appareil digestif.

C'est le passage dans le gros intestin qui ralentit considérablement la durée du transit alimentaire. Chez les chiens et les chats, ce temps de passage est moins long, cet organe étant plus petit. La durée d’un passage ? Elle varie du simple au triple en fonction de la quantité des ingrédients restants et de leurs « capacités » à être valorisés ou non par la flore intestinale.

Le côlon pour sa part est un endroit lisse, propre, brillant et adapté à la vie de milliards de micro-organismes dixit bactéries, appelées flore intestinale, parce qu’elles sont comme la vie végétale de l’intestin : elles contribuent à la bonne santé du côlon et de tout le corps. Ces bactéries intestinales sont aussi connues sous le nom de probiotiques, elles sont favorables à la vie.

La première fonction vitale du côlon est de réguler l’hydratation du corps. Il absorbe l’eau de la nourriture et l’apporte à l’organisme. S’il n’y a pas assez de liquide dans la nourriture, le côlon fera alors passer de l’eau du corps dans les selles pour éviter la constipation. D’où l’importance de donner une nourriture riche en eau à votre chien !

C’est aussi l’endroit où des minéraux vitaux comme le calcium et des vitamines comme la vitamine B12 et la vitamine K sont assimilés ainsi : tout ce que le gros intestin résorbe est transféré au foie via la circulation sanguine.

Ce n’est qu’à la toute fin du processus de travail du gros intestin que les selles se forment dans le rectum.

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