L’HÉPATITE DE RUBARTH CHEZ LE CHIEN : CAUSES, SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Qu’est-ce que l’hépatite de Rubarth chez le chien ?

L’hépatite de Rubarth est une maladie provoquée par un virus, le virus de l’adénovirus canin de type 1. Particulièrement contagieuse, cette maladie se fait par contact direct entre les animaux, entre chiens, bien entendu, mais également au contact d’un renard. En effet, l’hépatite de Rubarth touche non seulement les chiens, mais également les renards, les loups ou encore les ours. Si les rencontres avec ces deux dernières espèces sont très rares en France, celles avec des renards sont beaucoup plus communes, surtout chez les chiens de chasse.

L’hépatite de Rubarth peut également se transmettre au contact d’urine, de salive ou d’excréments d’un animal malade, ainsi que par des surfaces souillées par le virus. C’est ce large spectre de contamination qui la rend particulièrement redoutable, surtout dans les espaces à forte concentration canine, comme les élevages, les pensions, les chenils ou les meutes de chiens de chasse.

Autre facteur d’inquiétude : malgré la guérison, un chien peut continuer à excréter le virus pendant plusieurs semaines. Il reste donc contagieux ! D’autres animaux sont porteurs sains. Ils ne contractent aucun symptôme, mais peuvent transmettre l’adénovirose à d’autres chiens.

L’adénovirus est particulièrement dangereux, car il est résistant en milieu extérieur et n’est sensible ni au froid, ni aux acides, ni à l’éther. En revanche, il ne résiste pas à la Javel ou à la chaleur.

Quels sont les symptômes de l’hépatite de Rubarth chez le chien ?

La période d’incubation de l’hépatite de Rubarth est en général de trois à six jours après pénétration du virus dans l’organisme, qui s’attaque alors à de nombreux organes, comme le foie, les poumons ou le cerveau. L’adénovirose touche principalement les très jeunes chiens. Les principaux symptômes de la maladie sont :

• La fièvre,
• Les diarrhées,
• Les vomissements,
• L’abattement et l’apathie,
• Une uvéite,
• Des pétéchies, de petites hémorragies provoquées par la rupture de vaisseaux sanguins,
• Des douleurs abdominales,
• Une jaunisse, appelée ictère,
• Une inflammation des amygdales,
• Une augmentation du volume des ganglions,
• Une anorexie.

D’autres symptômes, comme des glaucomes, un nystagmus, un problème de coordination des membres, peuvent apparaître. Dans tous les cas, il est indispensable de consulter le plus rapidement un vétérinaire. Ces symptômes peuvent aussi être le signe d’une maladie tout aussi grave que l’hépatite de Rubarth.

Le diagnostic de l’hépatite de Rubarth chez le chien

Le diagnostic de la maladie passe par un examen chez le vétérinaire, qui recoupera rapidement les différents signes et symptômes entre eux. Sachez qu’il existe une forme foudroyante de la maladie : l’animal décède parfois en moins de 48 heures, malgré la mise en place de traitement.

Quel est le traitement contre l’hépatite de Rubarth ?

Malheureusement, il n’existe aucun traitement antiviral contre l’adénovirose. Aucun antibiotique ne peut en venir à bout. Il faut alors passer par d’autres traitements afin de lutter contre les manifestations de l’hépatite de Rubarth.

Le vétérinaire, en fonction de la situation, peut ainsi prescrire des transfusions afin de réhydrater l’animal, des antidiarrhéiques ou des médicaments hépatiques. Il n’est pas rare que le chien doive rester en observation à la clinique afin de surveiller l’évolution de la maladie. Il est très important d’isoler l’animal et le placer en quarantaine pour éviter la contagion. 

Le pronostic dépend de plusieurs facteurs : la vitesse de prise en charge de la maladie, ainsi que l’âge du chien. Plus l’animal est jeune et plus le pronostic est sombre. Chez les chiots nouveau-nés, l’hépatite de Rubarth est hélas mortelle dans 100 % des cas. Chez les chiens plus âgés non vaccinés, le taux de mortalité oscille entre 10 et 30 % des cas.

La prévention de l’hépatite du Rubarth

S’il n’existe aucun traitement efficace contre l’hépatite de Rubarth, il existe en revanche un vaccin. Il s’agit du seul moyen pour protéger votre animal contre l’adénovirose. La première injection du vaccin se fait à l’âge de deux mois. La deuxième injection a lieu quatre semaines plus tard. Le premier rappel se fait un an plus tard. Ensuite, le rappel peut être effectué tous les ans ou tous les deux ans. 

Pensez également à laver régulièrement votre logement à l’eau de Javel : le virus n’y résiste pas. Ce nettoyage à la Javel est d’autant plus important dans les locaux qui accueillent de nombreux chiens.

L’hépatite de Rubarth : un vice rédhibitoire

Depuis 1989, l’hépatite de Rubarth est désignée par la loi comme un vice rédhibitoire. Lorsque vous adoptez un chiot, la première chose à faire est de l’emmener le plus rapidement chez le vétérinaire, même si l’animal vous semble en bonne santé ou que l’éleveur vous a assuré que tout allait bien. Cet examen permet de constater les problèmes chez l’animal s’ils existent et d’agir le cas échéant.

En cas de doute, le vétérinaire dresse un certificat de suspicion. Vous pouvez alors exiger d’être remboursé en entamant une action en rédhibition. Celle-ci peut être réglée à l’amiable dans un délai de trente jours.

En cas de non-accord à l’amiable, l’acheteur peut intenter un procès au vendeur. Ce procès doit avoir lieu dans le département de résidence de l’animal ou de l’acheteur. Un expert est alors chargé par la justice d’examiner le dossier et de dresser un procès-verbal. En cas de décès de l’animal, il est impératif, pour être remboursé, de porter plainte dans les délais légaux. 

Pour être remboursé dans le cas de l’hépatite de Rubarth, vous devez faire constater les symptômes dans les 6 jours qui suivent l’achat du chiot et être en possession d’un certificat de suspicion. Sans cela, vous ne pourrez pas entamer une action en rédhibition.

Les autres vices rédhibitoires

Les autres vices rédhibitoires définis par la loi sont :

• La parvovirose canine,
• La dysplasie coxo-fémorale, aussi appelée dysplasie de la hanche,
• La maladie de Carré,
• L’ectopie testiculaire pour les animaux de plus de six mois,
• L’atrophie de la rétine.