Mon animal est-il bien nourri ?

Vous êtes un maître scrupuleux et attentif à la bonne santé de votre animal. Nécessairement, ce bon équilibre passe par son alimentation, qu'il s'agisse de croquettes, de pâtée ou autre. Mais comment savoir si celle que vous lui donnez lui convient bien ? Quels sont les signes extérieurs qui vous permettront d'en être sûr ? Nous les passons en revue !

Ses selles ont beaucoup à vous apprendre (si, si)

Ces parents qui s'extasient sur les “cacas” de leurs jeunes enfants vous exaspèrent ? On vous comprend... Néanmoins, s'ils manifestent à cet égard une forte préoccupation, c'est qu'il s'agit d'un moyen imparable de savoir si le bébé est en bonne santé, d'autant plus qu'il ne peut pas (encore) s'exprimer. Peut-être devriez-vous les imiter... sans pour autant éprouver le besoin d'immortaliser les productions de votre animal sur les réseaux sociaux ou d'en parler autour de vous !

Alors, comme les voyantes qui lisent l'avenir dans le marc de café, apprenez à déchiffrer ses selles pour connaître l'état de santé de votre animal ! Au mieux ça vous faire rire, au pire, ça vous rebute ? Dans les deux cas, n'hésitez tout de même pas : les selles sont, très logiquement, la manifestation la plus tangible (eh oui !) de ce que l'alimentation de votre animal a pu produire sur son organisme.

Des selles bien moulées, sombres, peu odorantes et en petites quantités sont le reflet d’une bonne digestion. Ce résultat dépend de différents critères majeurs dans l’alimentation : la qualité des protéines utilisées, la quantité limitée et qualité des sources en hydrates de carbones, l’apport en fibres et le respect des sensibilités de l’animal. D’autres facteurs extérieurs comme un état d’excitation ou de stress, les maladies, peuvent aussi influencer l’état des selles de façon temporaire.

La quantité et l’odeur des selles sont le résultat direct de la digestibilité des protéines et des sources en hydrates de carbones. Les protéines hautement digestibles (à plus de 90 %) d’origine animale (de viande) et ayant été bien transformées via des cuissons ajustées, permettent de limiter les fermentations dans le côlon, cause de mauvaise digestion, de selles mal formées et nauséabondes. Il en est de même pour les hydrates de carbones qui non seulement doivent être de qualité et bien transformés pour être digestes mais en plus apportés en petite quantité (au moins inférieure à 40 % pour les chiens et 30 % pour les chats).

Comment obtenir de belles selles ?

Comme toujours, la clé, c'est des croquettes adaptées et de qualité ! Elle permettra de diminuer de façon significative les odeurs et le volume des selles. Un chien adulte devrait idéalement vous faire 1 à 2 beaux cacas par jour, un chat adulte 1 par jour voire 1 tous les deux jours.

Souvent la fréquence des selles est plus importante chez les chiots, et il n'y a pas matière (sans mauvais de jeu de mot!) à s'affoler : ceux-ci reçoivent plus d’aliments en quantité par rapport à un adulte du même poids, et ont plus de repas répartis dans la journée ce qui stimule le côlon et donc peut augmenter la fréquence des selles.

Un apport en fibres

L'apport de fibres solubles et insolubles en qualité et en quantité adaptées dans l'alimentation contribue à faire la différence. Il va permettre le maintien d'un bon écosystème colique permettant d'obtenir des selles de bonne qualité, ni trop molles ni trop sèches, ce qui est important chez les petits chiens souvent sujets à la constipation, comme pour les grands chiens souvent sujets aux selles molles à cause d'une durée de transit plus importante. Les fibres vont aussi permettre de limiter les flatulences. On recommande ainsi entre 2 à 5 % de fibres brutes pour les chiens et un peu moins pour les chats.

→ Les solubles et gélifiantes

Ces fibres, comme la pulpe de betterave ou encore le psyllium blond (composé à 70 % de fibres solubles et 30 % de fibres insolubles) permettent grâce à leur fort pouvoir de rétention d’eau :

  • D’augmenter la viscosité du contenu de l’estomac
  • De diminuer le flux du transit gastrique et de sécher son contenu - ce qui limite les diarrhées
  • D’augmenter l’état de satiété - ce qui limite les comportements gloutons
  • De diminuer l’obésité et les risques de surpoids du chien en diminuant l’assimilation des graisses
  • De contribuer à l’hygiène digestive via une acidification du contenu digestif
  • De diminuer le développement de micro-organismes dangereux comme les Salmonelles

Elles peuvent composer 1 à 8 % de la ration.

→ Les insolubles

Celles-ci, comme le son de blé, accélèrent la fréquence des selles et leurs volumes. Elles évitent ainsi les phénomènes de constipation, d’accumulation de substances nocives / irritantes voire cancérigènes et stimulent le côlon. Or, un côlon stimulé est un côlon qui garde sa bonne santé.

Un apport en glucides

Les glucides totalement indigestibles, comme la cellulose brute pour les carnivores, améliorent l'hygiène digestive par leur effet de balayage du gros intestin. Ce balayage permet d’évacuer les substances « fermentescibles » et de limiter les substances « putrescibles » (celles qui produisent les trucs qui piquent les yeux et autres gaz moutarde), ce qui permet de réduire l'activité microbienne et donc l'irritation de la paroi digestive. Elles ont ainsi un rôle important dans l’action mécanique de digestion, lorsqu'elles sont données en petites quantités.

Notez son “score fécal” !

Comme un dessin (ou une photo) vaut mieux qu'un long discours, on vous propose même un petit classement descriptif des selles selon leur qualité, avec des notes de 1 à 5... Attention : la meilleure note n'est pas 5 mais bien 4 (lisez pourquoi ci-dessous !) :

Un beau poil... parce qu'il le vaut bien !

Le pelage et la peau sont des signes très parlants du bon équilibre d'une alimentation et d'un animal en bonne santé. Par ailleurs, il est capital que peau et pelage soient forts, puisqu'ils sont la première barrière de l'animal face aux agressions extérieures.

A ce titre, un déséquilibre d’apport en acides aminés, acides gras, vitamines ou oligo-éléments peut perturber les fonctions de barrière et de protection immunitaire assurées par la peau : le chien devient plus sensible aux infections, il développe plus facilement des réactions allergiques.

Les poils sont composés presque entièrement de protéines. Si l'alimentation de votre chien n'est pas suffisamment riche en protéines de qualité ou suffisamment digestes, votre animal peut perdre ses poils, ou ceux-ci peuvent devenir secs, faibles et cassants. On suspecte ainsi de plus en plus les animaux possédant un pelage, long, avec un sous-poil dense, d'avoir des besoins nutritionnels notamment en protéines supérieurs aux chiens à poils ras.

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Les défauts de pigmentation liés à l'alimentation

La dépigmentation notamment des chiens et chats à pelage sombres (le roussissement des poils noirs par exemple ou l’éclaircissement des pelages roux) est liée notamment à un défaut d’apport en certains acides aminés : la phénylalanine et la tyrosine. Des travaux réalisés sur des chiots Terre-Neuve et sur des chiots Labradors noirs (Busch-Kschiewan & coll, 2004) montrent que dans l’espèce canine, les niveaux de phénylalanine et de tyrosine nécessaires pour garantir une pigmentation optimale du pelage noire sont plus de 2 fois supérieurs aux besoins minimums pour assurer une croissance optimale.

Limiter « l'haleine de phoque »

Qu'un chien ou un chat ait mauvaise haleine, c'est normal... jusqu'à une certaine limite. L'hygiène bucco-dentaire du chien reste trop souvent le parent pauvre de la santé (tiens, pareil chez les humains...!), alors qu'au même titre que les selles, elle est un pilier garant de la qualité de l’alimentation et de la bonne santé de votre animal. De plus, elle est facile à contrôler par le propriétaire.

On surveillera donc bien le dépôt de tartre et de plaque dentaire : ce film bactérien, qui se dépose à la surface des dents et le long des gencives frappe tous les chiens et chats à un moment donné de leur existence. Une accumulation peut entraîner des gingivites (une réaction inflammatoire souvent douloureuse de la gencive) et, si vraiment rien n'est fait à long terme, un déchaussement et la perte des dents. De plus, les bactéries qui pénètrent, via les gencives, dans l'organisme, peuvent le contaminer et développer une infection plus large. La santé bucco-dentaire est donc essentielle pour l’état général et la qualité de la vie de votre animal.

Le type de nourriture que vous donnez à manger à votre animal a aussi son rôle à jouer, car le comportement de mastication influence la santé dentaire. Les fabricants de croquettes vantent très souvent l’action mécanique de leurs aliments secs sur la mastication. En réalité, ces aliments éclatent au contact des dents et n'ont donc pas d'action abrasive. Hors aliments spéciaux : donner des croquettes n’aidera en rien pour une bonne hygiène bucco-dentaire.

D’ailleurs la bi-nutrition, qui consiste à ajouter par exemple de la pâtée aux rations de croquettes, ne va contrairement aux idées reçues en rien influencer négativement la formation de plaque dentaire ou de tartre. Car ce sont surtout les fibres d'un aliment qui lutte efficacement contre la formation du tartre et de la plaque dentaire et non pas vraiment la solidité de celui-ci.

L’alimentation « naturelle » composée de viande crue, de proies, d’os charnus crus permet une réelle et bénéfique action mécanique. Il n'y a pas meilleure brosse à dents qu’une peau de souris ou des aponévroses ! N'hésitez donc pas à donner de temps en temps ne serait-ce que quelques gros morceaux de viande, dont les fibres musculaires contribueront à nettoyer efficacement les dents de votre animal.

D'une façon générale, surveillez-les et brossez-les régulièrement, et mettez à la disposition de votre animal des articles à mâcher de qualité comme des bois de cerfs, corne de buffle ou encore des racines à ronger : vous favoriserez sa santé bucco-dentaire, et sa bonne santé tout court !

Surveiller son poids de forme et sa vitalité

Si votre animal mange des aliments adaptés, en quantité, à ses besoins énergétiques, il devrait maintenir un poids de forme stable. Mais si par hasard il a du mal à le conserver, voire s'il perd du poids alors que vous le nourrissez en quantités suffisantes voire augmentée, c’est que l’alimentation proposée est mal assimilée ou ne répond pas à ses besoins. A ce titre, les phases de croissance sont notamment capitales : un défaut d’alimentation peut être à l’origine de troubles ostéo-articulaires conséquents, qui impacteront votre animal toute sa vie.

Les signes de troubles digestifs comme les gaz, l’alternance de selles fermes et molles voire les vomissements sont très significatifs. Certaines races de chiens sont ainsi connues pour avoir facilement des flatulences (au hasard : les brachycéphales!). C'est vrai, mais on aurait tort de penser que ces manifestations sont dues uniquement à la race. L'alimentation, tout comme chez les humains, en est largement responsable.

L’animal n’est en rien une « machine à gaz », il est simplement beaucoup plus sensible que ses confrères et sa nourriture si non adaptée ou de qualité insuffisante sera considérée comme indigeste par son métabolisme qui en manifestera des signes digestifs le plus souvent odorants.

Dans ces cas-là, il ne sera pas rare qu'il boude carrément l'aliment en question. Et ce n'est pas qu'il est « difficile » : il se rend simplement compte que quelque chose, dans sa gamelle, lui donne mal au ventre ! Vous pouvez donc commencer par l'observer et voir s'il est heureux de manger ses repas. C'est important pour son bien-être, mais aussi pour sa relation avec son maître. Le repas doit rester un moment de partage, de gourmandise et de joie !

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